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Mémoires d’Afrique

Cette année la Tunisie est à l’honneur. Il nous semblait important de montrer que ce pays qui se reconstruit patiemment, est l’héritier d’une longue et riche tradition de cinéma.

Avec deux films restaurés par les Archives Française du Film dans le cadre du plan de sauvegarde des films anciens du Ministère de la Culture, nous pourrons voir, pour la première foi à Besançon, le tout premier film de fiction tunisien muet, de 1924, et le premier film tunisien parlant, de 1939.

La séance sera précédée d’images anciennes des archives Pathé-Gaumont, de 1900 et 1912, que nos programmateurs ont pu identifier, et sera accompagne par son excellence M. Kémaïs Chammari, ambassadeur de Tunisie auprès de l'UNESCO.

Archives Françaises du Film Archives Françaises du Film

La fille de Carthage (Aïn-el-Ghezal)

Merrcredi 14 novembre à 18h. Petit Kursaal. • Réalisé par Albert Samama • France, 1924, 17 min • Avec Haydée Chikli, Si-Hadj Hadi Jebali, Si-Belgassem Ben Taieb & Si-Ahmed Dziri.

A Sidi Bou Saïd, dans les faubourgs de Carthage, en Tunisie, Aïn-el-Ghezal, la fille du caïd Bou Hanifa, chef de la contrée, aime Taieb, le muezzin et maître de l’école coranique. Un jour sur le chemin, attendant le passage de son bien aimé, elle rencontre Saada le fils du cheik, un homme autoritaire et brutal, qui la remarque et décide de l’épouser. Saada se rend chez le caïd et demande la main de sa fille. Bou Hanifa réticent au début, accepte cette union quand Saada lui offre le double de la somme d’argent qu’il est d’usage de donner. A l’annonce de ce mariage forcé par son père, Aïn-el-Ghezal contrariée et triste, va, comme tous les jours, attendre le passage de l’élu de son coeur.

Premier long métrage de Tunisie réalisé par un Tunisien. Réalisé avec le soutien d’Habib Bey, qui assiste au tournage, à Tunis. Ce dernier fournit son palais et tous les figurants dont Samama-Chikli a besoin.

Albert Samama Chikli

Albert Samama Chikli

 

Le Fou de Kairouan (Majnoun al-Kairouan)

Merrcredi 14 novembre à 18h. Petit Kursaal. • Réalisé par Jean-André Creuzy • France/Tunisie, 1939, N&B, 35mm, 72 min • Avec Moheiddine Mrad, Flifla Chamia, Abdelmajid Chabbi, Selma Ridha, Salah Zouaoui.

Si-Amor, un marchand de tapis de Kairouan, vit entouré de ses enfants, Ahmed, Férida et l’aînée, qu’il vénère, Aïcha. Leur cousin Moncef revient de Paris, où il a achevé ses études de droit. Moncef et Aïcha tombent amoureux et envisagent de se marier. Mais Si Amor accorde la main de sa fille à Salah, le fils de son ami Si Béchir. Moncef, abattu, s’enfuit. Aïcha se marie et dépérit. Ahmed retrouve Moncef dans un état de démence avancée, fou d’amour et de chagrin. Un soir, l’amoureux vient enlever Aïcha et la retient, ligotée, dans une caverne. Un berger trouve Aïcha et la délivre, mais la jeune fille a pris froid et succombe très vite à une pneumonie. Moncef se jette du haut du minaret. Salah part en pèlerinage faire son deuil. A son retour de La Mecque, deux ans plus tard, un infirme, dont personne ne connaît l’identité, le guide jusqu’à la nouvelle demeure d’Ahmed. L’éclopé poursuit Salah dans toute la ville et tente de l’effrayer. C’est Férida qui aura le privilège de reconnaître le visage défiguré de Moncef. Ahmed estime que Moncef a suffisamment souffert, et il le prie de rester auprès d’eux. Il fait ensuite la promesse à Férida de la laisser choisir son mari.

Perdu depuis 1939, retrouvé en France en 1989 grâce aux recherches de Hichem Ben Ammar. Il s'agit du premier film musical et du premier film réalisé en arabe en Tunisie. Il est considéré comme l'un des films clefs dans l'histoire du cinéma d'Afrique du Nord avant la Seconde Guerre mondiale.

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