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Grigris

Vendredi 15 novembre à 17 h 40. Cinéma Victor Hugo.

Réalisé par Mahamat-Saleh Haroun • Tchad/France, 2013, 101 min, VF • Avec Soulémane Démé, Anaïs Monory, Cyril Guei.

Grisgris

Alors que sa jambe paralysée devrait l’exclure de tout, Grigris, 25 ans, se rêve en danseur. Un défi. Mais son rêve se brise lorsque son oncle tombe gravement malade. Pour le sauver, il décide de travailler pour des trafiquants d’essence…

Critiques presse

« Mahamat Saleh Haroun est l’un des rares représentants internationaux d’un cinéma africain en pleine déshérence, sa présence en compétition à Cannes en 2013 étant d’autant plus précieuse. Mais il ne faudrait pas prendre cette présence pour une concession géopolitiquement correcte : Haroun a maintes fois prouvé son talent et persiste avec ce nouveau film. Grisgris, c’est le surnom d’un jeune homme handicapé d’une jambe, ce qui ne l’empêche pas de danser divinement bien et de gagner sa vie ainsi, complétant ses maigres revenus de photographe. Lorsque son père tombe malade, n’assurant plus la continuité du studio photo, Grisgris décide de travailler pour une bande trafiquants d’essence. Il rencontre par ailleurs la splendide Mimi (Anaïs Monory, on veut d’urgence son 06 !). Haroun livre un nouveau conte cruel de la jeunesse africaine, prise dans les rets des difficultés économiques, de la corruption et de la violence. Haroun est un filmeur topographe hors pair, constamment inspiré pour filmer les ruelles des villes, les cases de village, la savane, les embrasures de portes, les ouvertures de rideaux, les visages et corps de ses comédiens. Il est tout aussi habile dans l’ordonnancement des tempos, l’alternance de dialogues et de silences, la gestion des temps forts et faibles. Il est simplement dommage que sa direction d’acteurs soit parfois en deçà de sa maîtrise de l’espace-temps et de ses talents de conteur et de plasticien. Mais comme tout bon cinéaste, il sait inventer des plans inoubliables, comme les deux regards-caméra de ses deux acteurs principaux, ou cette bouleversante séquence vers la fin du film : les femmes du village ont tabassé à mort le caïd local (hors champ) avec tout ce que leur village contenait d’outils contondants, façon coda du Boulevard de la mort de Tarantino ; mais Haroun est africain, pas américain, et le gynécée villageois ne triomphe ni ne jouit du châtiment infligé. Au contraire, ces femmes arborent un visage grave et se figent dans le silence, soudain conscientes qu’elles viennent de lyncher un homme. Tuer, même un salopard, c’est toujours une défaite : telle est la morale de ce beau film. » Serge Kaganski, Les Inrok.

Mahamat Saleh Haroun

Mahamat-Saleh Harounest un réalisateur tchadien, né en 1961 et installé en France depuis 1982. Il est célèbre pour ses films Daratt, Un homme qui crie et Grigris. Après avoir suivi des cours au Conservatoire libre du cinéma français, Mahamat Saleh Haroun intègre l’IUT de Bordeaux. Mais cinq ans après avoir travaillé dans la presse, il revient à ses premiers amours : le cinéma. Il signe son premier court-métrage Maral Tanie en 1994, primé au Festival Vues d’Afrique. 4 ans et deux autres courts-métrages plus tard, le réalisateur s’atèle à son premier long, Bye Bye Africa, doublement primé au Festival de Venise. Son deuxième film, Abouna, est réalisé en 2002. Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes, le film suit les aventures de deux frères en quête de leur père. En 2006, il réalise Daratt, qui parle de son propre pays et des conséquences de la guerre civile. (en compétition à Lumières d’Afrique en 2006). Le film décroche le Prix Spécial du Jury à la Mostra de Venise, présidée par Catherine Deneuve. En 2010, il revient à Cannes en compétition officielle pour son film Un homme qui crie. (en compétition à Lumières d’Afrique en 2010). L’année suivante, il revient sur la Croisette, cette fois-ci en tant que membre du jury, présidé par Robert de Niro. En 2013 il foule une nouvelle fois le tapis rouge de la Croisette pour présenter en compétition officielle son film Grigris. Mahamat Saleh Haroun est venu à Besançon en 2006 accompagner son documentaire Kalala.

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