Edition 2024
À l'ombre des collines

Dimanche 3 Novembre - 16h - Le Scènacle - 5€
Réalisé par Laëtitia Gaudin-Le Puil et Anne Jochum
2023 - France – Rwanda –1h23 mn
Le documentaire suit les différentes interactions qu’a le jeune Amani avec des enfants défavorisés de Kigali et leurs familles. Il fait auprès d’eux de la prévention contre les idées reçues sur les Hutus et les Tutsi, ces catégories raciales diffusées par l'ancien colonisateur belge, et leur enseigne l’histoire du génocide en les faisant dialoguer avec des survivants. En outre, avec ses collègues, il propose aux enfants des activités ludiques telles que la danse ou le chant pour que les enfants tissent des liens entre eux. La caméra suit également Amani lors de réunions avec d’autres animateurs du centre afin de discuter des actions à mettre en place pour sortir certains enfants vivant au sein de familles maltraitantes.
Quelques pistes : Ce documentaire, en faisant également intervenir différents survivants du génocide, met en lumière la difficulté de se reconstruire après celui-ci, mais aussi la difficulté de rétablir une communauté déchirée. La question du pardon est au cœur de cette reconstruction. Ainsi, le documentaire oppose plusieurs visions, celle d’Amani et ses collègues qui ont trouvé une façon de pardonner aux bourreaux et celles de survivants, notamment les plus âgés, qui ont été témoins du massacre de leur proche et qui ne veulent ou n’arrivent pas à pardonner.
À Nyamirambo, quartier pauvre et cosmopolite de la dynamique capitale rwandaise, Amani, 31 ans, a créé un programme pour accompagner les enfants et leurs parents vulnérables. Rescapé du génocide des Tutsi, le jeune homme sait que les inégalités sociales et les traumatismes peuvent être le terreau d’une idéologie qui, malgré la politique de réconciliation nationale, près de 30 ans après les massacres, tourmente encore les Rwandais. Convaincu de la nécessité de cet engagement, avec ses amis bénévoles, Amani ne ménage pas ses efforts pour bâtir, avec peu de moyens, une société apaisée.
Une rencontre décisive : À L’OMBRE DES COLLINES est le fruit d’une rencontre décisive : celle, en 2017 au Rwanda, de la coréalisatrice Laëtitia Gaudin-Le Puil avec Amani, un jeune homme mobilisé auprès des enfants vulnérables d’un quartier populaire de Kigali, dans l’enceinte du centre Gisimba, là où le Juste Damas Gisimba a sauvé 398 Tutsi en 1994. En observant Amani et les bénévoles de son programme est né la volonté de documenter une génération volontaire, ambitieuse, prête à relever les nombreux défis du pays, 30 ans après le génocide.
Le Rwanda sous un nouveau jour : Le Rwanda est ici décrit de manière inattendue, avec ses failles et ses forces, dans l’immersion d’un quotidien, sans commentaire, ni interview pour permettre au spectateur d’observer, ressentir, tenter de comprendre… On y découvre le quartier populaire de Kigali où Amani déploie son programme mais aussi les quartiers cossus qui poussent comme des champignons, au gré de la demande et des opportunités. Parfois surnommé la « Petite Suisse de l’Afrique », ou le « Singapour africain», le Rwanda va vite, dopé par l’énergie d’une génération ambitieuse et d’une diaspora de retour au pays animée par un désir de succès économiques.
Un tandem de réalisatrices bretonnes : Résidant à Locquénolé, Anne Jochum a réalisé et monté plus d’une vingtaine de documentaires autour des questions de l’enfance, de l’adolescence et de la construction de l’être humain. Elle puise dans le quotidien de vies ordinaires pour interroger de grands enjeux sociaux et sociétaux.
Basée à Plouguerneau, Laëtitia Gaudin-Le Puil a le goût des histoires, le plaisir de les écrire et d’éclairer des personnalités qui sortent des radars de l’actualité. Ancienne journaliste de presse écrite, réalisatrice, autrice, elle tient le carnet de ses rencontres pour «d’éventuels futurs films». Elle aime les sujets incarnés qui racontent l’époque et donnent la parole aux oubliés.
À L’OMBRE DES COLLINES est leur deuxième film tourné ensemble.
Afri-mômes : L'enfant lion

L'enfant lion
Réalisé par Patrick Grandperret
France / Burkina-Faso / Côte d’Ivoire – 1h28
dimanche 3 novembre/11h/Le Scénacle, entrée gratuite
Sortie en salle le 16 juin 1993 et repris le 4 décembre 2013
Avec Mathurin Zinze, Sophie-Veronique Toue Tagbe, Salif Keïta
Deux enfants africains, Oulé et son amie Léna, sont vendus comme esclaves à un puissant seigneur des hautes terres. Léna raconte...
Au village de Pama, sur les terres de Baoulé, hommes et lions vivaient en paix, les premiers sous la protection des seconds. Le même jour, naquirent Oulé, fils du chef Moko Kaouro, et Sirga, fille de Ouara la reine des lions. La brousse décida qu'ils seraient frère et soeur...
Adaptation
L’Enfant lion est l’adaptation du roman de René Guillot intitulé "Sirga la lionne". Patrick Grandperret a adapté une seconde fois une oeuvre de l’écrivain : Le Maître des éléphants (1995).
Origine du projet
Patrick Grandperret a lu "Sirga la lionne" alors qu’il était enfant. Il a retrouvé le livre chez ses parents plusieurs années plus tard et l'a lu à sa fille. A la fin, celle-ci a demandé : "Plutôt que de faire des films que personne ne va voir, si tu racontais cette histoire ?". A ce moment-là, le réalisateur a eu envie de mettre en scène ce conte africain.
Un tournage de longue haleine
Le tournage de L'Enfant lion dura vingt-cinq semaines, étalées sur une année et en quatre fois, au gré des conditions climatiques dans les pays qui prêtèrent leurs décors, en l'occurrence le Zimbabwe pour les grandes scènes d'animaux, le Maroc (avec le palais du prince, à vingt-cinq kilomètres de Marrakech, là même où Martin Scorsese avait tourné quelques scènes de La Dernière tentation du Christ), le Niger pour la scène du marché aux esclaves, et bien sûr la Côte d'Ivoire, où fut construit entièrement le village, sur un plateau couvert de broussailles et où furent recrutés les deux enfants interprètes du film.
"Luc Besson présente"
"Luc Besson présente" indique l'affiche et le générique de L'Enfant lion, ce qui implique de la part du célèbre réalisateur du Grand Bleu non pas une participation à la production, mais une caution amicale doublée de suggestions pour le montage final. Patrick Grandperret avait "cadré" le premier court métrage de Luc Besson, qui lui-même avait ensuite été assistant de Grandperret.
Sous le signe du Lion
Parce qu'il n'y a plus un seul lion en Côte d'Ivoire et parce qu'il n'était également pas concevable d'utiliser des animaux autres que dressés, c'est Thierry Leportier (qui avait fait preuve de son professionnalisme dans Roselyne et les Lions) qui a fourni et dirigé les sept fauves qui ont tourné dans L'Enfant lion.
Récompense
L’Enfant lion a reçu le Prix de la Jeunesse à la 46ème édition du Festival de Cannes en 1993.

Patrick Grandperret, né le 24 octobre 1946 à Saint-Maur-des-Fossés et mort le 9 mars 2019 dans la même ville, est un réalisateur, acteur, scénariste et producteur français. Il se définit comme ayant été « assistant, scénariste, cadreur, producteur, inventeur d'outils et d'alliances qui lui ont fait faire de surprenantes transversales »
Après ses études, passionné de sports mécaniques, il fréquente les circuits de moto et devient photographe des circuits. En 1974, il réalise son premier documentaire, La Coupe Kawasaki, sur la compétition dont il a disputé les épreuves entre 1972 et 1973. Il promène ensuite son appareil sur les plateaux de tournages et devient assistant-réalisateur. Il rencontre le réalisateur Maurice Pialat qu'il assiste sur le tournage de deux films : Passe ton bac d'abord (1979) et Loulou (1980). La collaboration est houleuse mais formatrice pour Patrick Grandperret qui compare son travail à celui d'un mercenaire.
En 1981, il réalise son premier long métrage, Court circuits, dont l'intrigue se passe dans le milieu des motards qu'il connaît bien. On peut noter que lors de ce tournage, Patrick Grandperret a fait débuter un jeune assistant, Luc Besson. Il se lance aussi dans la production avec ses amis avec qui il forme une bande : Jean-Pierre Sentier, Jean-François Stévenin, Claude Faraldo. Sept ans plus tard, il réalise son deuxième film, Mona et moi, inspiré par la vie de son ami Simon Reggiani. Le film lance la carrière d'Antoine Chappey. Puis, en 1993, suit L'Enfant lion, récit picaresque africain, adaptation de René Guillot entre Niger, Côte d'Ivoire, Maroc et Zimbabwe. Le film est coproduit par Luc Besson que Grandperret avait fait débuter comme assistant lors du tournage de Court circuits. Malgré le succès du film (1,1 million d'entrées), Patrick Grandperret en ressort endetté, ce qui le pousse à accepter un film de commande en 1995, Le Maître des éléphants, avec en vedette Jacques Dutronc, également avec l'Afrique comme cadre. L'année suivante il renoue avec Dutronc et l'Afrique pour réaliser Les Victimes, adaptation d'un thriller de Boileau-Narcejac, mais l'échec du film l'écarte du monde du cinéma.
Patrick Grandperret continue la réalisation, mais à la télévision : pour Yves Rénier (Commissaire Moulin) ou Bernard Tapie (Commissaire Valence). Après le milieu des courses de moto puis le monde des marginaux, il s'intéresse à l'Amérique latine, réalisant des téléfilms ayant pour cadre sa nouvelle passion : Couleur Havane et Inca de Oro. Il accepte ensuite la proposition de la productrice Sylvie Pialat d'adapter un scénario de son défunt mari inspiré d'un fait divers violent et qui n'avait jamais pu aboutir. Ainsi, en 2006, sort Meurtrières, qui met un terme à dix ans d'absence au cinéma pour Patrick Grandperret. Le film est un succès critique, avec notamment un prix au festival de Cannes, et lance la carrière de Céline Sallette, mais son échec commercial le renverra vers la télévision.
Malade, Patrick Grandperret co-réalise avec sa fille Émilie, un dernier film en 2016, Fui Banquero, avec lequel il retrouve sa thématique d'Amérique latine, mais la sortie se fait de façon quasi confidentielle. Son œuvre fera l'objet d'une rétrospective à la Cinémathèque française du 24 juin au 3 juillet 2016






