Une 25 e édition anniversaire sans aucune salle de cinéma !!

C’est vraiment un comble dans la ville natale des frères Lumière que le plus ancien festival de cinéma d’Afrique de France en activité, crée en 1996, ne puisse pas nouer de partenariat avec aucune salle de cinéma de Besançon centre ville !
La salle Art et Essai « Le Victor Hugo Lumière » ne répond plus aux sollicitations annuelles depuis le Covid.
Le multiplexe « Mégarama Beaux Arts » c’était engagé à proposer une convention de partenariat dont nous attendons la finalisation depuis le 12 juillet :  « j’ai trop de travail, je dois faire valider par Paris… » répondait par mail le directeur et depuis début Octobre plus de réponse.
A se demander si les plus de 60 films sélectionnés toutes sections confondues n’ont pas la qualité requise (pour mémoire depuis toutes ces années les pépites dont beaucoup césarisées ou soumisent au Oscars, découvertes à Besançon) ou si l’Afrique n’a pas une cinéphilie attrayante, ou si la baisse de fréquentation France de – 25 % depuis le début de l’année effraye des exploitants alors que le public du festival est fidèle, curieux et nombreux (8.000 participants en année normale)… Nous n’aurons pas la réponse !

Quel gâchis pour les équipes qui ont travaillés depuis janvier , écumant les festivals, visionnant de superbes projets, nouants des contacts pour une belle sélection.
Quelle frustration pour les réalisatrices, réalisateurs et équipes de films qui se faisaient un honneur d’être en sélection à Besançon, festival de référence pour son exigence.
Nous avons fait le choix de maintenir l’édition par respect des œuvres et du travail effectué.
Les films sélectionnés seront labellisés « Lumières d’Afrique 2025 » comme pour l’édition de 2020 annulée pour cause de pandémie, sans avoir rencontré le public.
Nous avons pu sauver deux séances grâce à la fidélité du HJT les oiseaux.
Nous avons maintenu l’exposition aux bains douches « Vues d’Afrique » tout le mois de novembre, la soirée musicale avec le fidèle Matthieu Richard de Black Voices à l’OKAPI bar et le repas aux saveurs d’Afrique dans toutes les cantines scolaires de la ville de Besançon.
Certes d’autres lieux existent en ville mais à des tarifs élevés, ou inadaptés, ou non visible et le modèle économique du cinéma français exige pour des films en exploitation une diffusion en salle classique.
Les équipes du festival sont donc très amères et s’interrogent sur un devenir de cette superbe aventure dans de telles conditions.
En attendant, maintenons le plaisir du cinéma en salles, la joie de la découverte des richesses du continent Africain et le plaisir du vivre ensemble.
Gérard Marion – Directeur du festival