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Éditoriaux

Un festival de mémoire et d’audace

Gérard Marion

Il est souvent compliqué de rester fidèle aux anciens en étant attentif aux nouvelles initiatives. La 12ème édition du festival des Cinémas d’Afrique de Besançon relève le défi pour cette édition. Mémoire d’Auguste Lumière – né dans la capitale comtoise le 19 octobre 1862 – avec une conférence et un lien étroit avec l’institut Lumière de Lyon, mémoire avec le 50ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet 1962, avec nos amis du Maghreb des Films et la venue de Wassila Tamzali et mémoire du cinéma, avec deux films tunisiens rares de 1924 et 1939 prêté par les Archives Française du Film.

Audace, avec les multiples propositions faites : du Jardin Botanique à La Citadelle, en passant par les menus dans les cantines scolaires, les expositions, les trésors africains cachés qui seront quelques jours dans le bel écrin du Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie, les propositions de concerts qui mettent la lumière sur des artistes rares et puissants et, surtout, les premiers films de réalisateurs et réalisatrices que nous présentons dans les différentes sections. L’audace, enfin, des Écrans Blancs et la Carte Blanche aux productions de Ouarzazate.

Un festival qui évolue, avec la fin annoncée des projections en format 35 mm. En tout, 45 films de 26 pays qui vont nous transporter durant ces 10 jours dans les pas des frères Lumières, mais avec les espoirs d’aujourd’hui.

Gérard Marion
Président de l’APACA et Directeur du festival.

Si Lyon est la ville de naissance du Cinématographe, Besançon est celle de ses inventeurs

Thierry Frémaux

Si Lyon est la ville de naissance du Cinématographe, Besançon est celle de ses inventeurs, Auguste Lumière, en 1862, et son frère Louis, en 1864.

C’est aussi à Besançon que leur père Antoine fit (il le fera plus tard encore à de nombreuses occasions) fit un geste décisif : il y débuta comme photographe, métier qui prédestinera la carrière de ses fils dans le monde de l'image, aussi bien comme industriels de la photo que comme défricheurs de nouvelle techniques, capacités qui les mèneront à lancer l'aventure des images animées projetées sur écran, en 1895, puis des Autochromes Lumière.

Dès décembre 1896, le chef du service cinématographique des usines Lumière, Alexandre Promio, ira tourner les premières vues d'Algérie et de Tunisie, puis, en mars 1897, d'Égypte, trois pays qu'on trouve aujourd'hui en compétition pour le 12è Festival Lumières d'Afrique. Les rues et paysages d'Alger, Tlemcen, de Tunis, Hamman Lif, Sousse, du Caire, d'Alexandrie, de Gizeh et des rives du Nil s'animeront ainsi devant les yeux des occidentaux de la fin du 19è siècle. En revanche, l'Afrique Noire ne sera pas filmée par le Cinématographe, qui se fera seulement le témoin des expositions montrant des villages africains à Paris, au Jardin d'Acclimatation, ou bien à Lyon, au Cours du Midi.

En cette année de célébration du 150è anniversaire de la venue au monde d'Auguste Lumière, l'Institut Lumière, depuis la rue du Premier-Film à Lyon, est donc particulièrement heureux de faire un signe amical à cette autre « ville Lumière » ainsi qu’à la 12è édition de son festival Lumières d'Afrique.

Thierry Frémaux
Directeur général de l'Institut Lumière

De l'Afrique viendra la Lumière

Jean-Louis FousseretLe Festival « Lumières d’Afrique » nous fera découvrir cette année encore des cinéastes africains qui bousculent les idées reçues, qui disent en images les autres Afriques, loin des clichés exotiques et des publicités pour Tours Opérateurs.

Ce cinéma, qui nous fait voyager autant qu’il nous fait réfléchir, est en prise avec son temps et sait, à la lueur de son histoire, être le témoin et le reflet de parcours chahutés et difficiles. Le film Chronique des années de braise de Mohammed Lakhdar-Hamina, Palme d’or du Festival de Cannes 1974, en témoigne magnifiquement.  

Aux pessimistes, à ceux qui préfèrent le repli à l’ouverture, à ceux qui usent de tournures ambigües pour qualifier les Africains et qui attisent encore un peu plus les peurs et les haines, je le dis avec force et conviction : de l’Afrique, avec son immense histoire millénaire et multiple et grâce à son dynamisme et son inventivité, viendra la lumière.

Le cinéma africain en est le plus bel exemple. Depuis quelques années, il a trouvé sa place sur les écrans occidentaux et a réussi à s’affranchir des codes pour inventer une autre manière de voir le monde, héritage séculaire des griots et des conteurs. Il a su aussi s’approprier et parfois détourner des techniques contemporaines pour mêler avec finesse fiction et documentaire dans une esthétique originale. Il est enfin le symbole de la richesse de la diversité, à l’image du foisonnement des peuples et des paysages.

Des militants culturels accompagnent ce mouvement de reconnaissance, avec compétences cinématographiques, dynamisme associatif et loyauté envers l’Afrique. Que les membres de l’APACA, qui œuvrent depuis 1996, soient ici remerciés lorsque s’ouvre une prometteuse 12ème édition du Festival « Lumières d’Afrique ».

Dans un paysage culturel en perpétuelle transformation – quand une chorégraphe sud-africaine « met le feu au lac » lors de la dernière Biennale de la Danse de Lyon, en revisitant avec humour et impertinence Le Lac des Cygnes, fleuron de la culture occidentale – quand l’un des plus célèbres musiciens africains, Youssou N’Dour, devient le Ministre de la Culture d’un Sénégal en pleine rénovation, il est peut-être utile de réfléchir à nos rapports avec ce continent et de se rappeler, comme le dit le grand écrivain algérien Yasmina Khadra, « ce que le jour doit à la nuit ».

Le Festival  « Lumières d’Afrique » est aussi là pour ça.

Jean-Louis Fousseret
Maire de Besançon et Président de la Communauté d'Agglomération du Grand Besançon

Une réelle invitation à la découverte

Marie-Guite Dufay Lumière d’Afrique est devenu au fil des années un moment fort de la vie culturelle de notre Région et est très attendu par les Francs-Comtois. Pendant 10 jours, ce sont pas moins de 45 films originaires de 26 pays qui seront présentés au public. Outre l’habituelle compétition officielle, qui permettra de primer documentaires, courts et long métrages de fiction ; le festival continuera à s’inscrire dans l’actualité avec cette année une focale particulière sur les 50 ans de l’indépendance de l’Algérie ou les 150 ans de la naissance d’Auguste Lumière. Le festival confirme également son lien avec le territoire, avec des partenariats avec d’autres lieux de culture bisontins et des propositions spécifiques pour le jeune public.

Le Conseil Régional de Franche-Comté est fier, cette année de encore, de s’associer à Lumières d’Afrique car ce festival est à la fois un moment important par les valeurs qu’il porte et une réelle invitation à la découverte : découverte des cultures et de l’histoire du continent Africain ; découverte des modes de vies grâce à des films et des documentaires souvent très courageux ; découverte enfin, d’un cinéma riche et divers qui mérite d’être pleinement reconnu sur nos écran européens.

Je souhaite, au nom du Conseil Régional, un bon festival et plein de découverte aux spectateurs de Lumières d’Afrique.

Marie-Guite Dufay
Présidente de la Région Franche-Comté

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