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Timbuktu

Jeudi 13 novembre à 21 h 00. Accompagné par l’acteur Abel Jafri. Cinéma Victor Hugo.

Réalisé par Abderrahmane Sissako • France, 2014, 1 h 40, VOSTF • Avec Ibrahim Ahmed Pino, Toulou Kiki, Abel Jafri, Fatoumata Diawara.

Non loin de Tombouctou tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane mène une vie simple et paisible dans les dunes, entouré de sa femme Satima, sa fille Toya et de Issan, son petit berger âgé de 12 ans. En ville, les habitants subissent, impuissants, le régime de terreur des djihadistes qui ont pris en otage leur foi. Fini la musique et les rires, les cigarettes et même le football… Les femmes sont revenues des ombres qui tentent de résister avec dignité. Des tribunaux improvisés rendent chaque jour leurs sentences absurdes et tragiques. Kidane et les siens semblent un temps épargnés par le chaos de Tombouctou. Mais leur destin bascule le jour où Kidane tue accidentellement Amadou le pêcheur qui s’en est pris à “GPS” sa vache préférée. Il doit alors faire face aux nouvelles lois de ces occupants venus d’ailleur…

Critiques

« Nous sommes donc à Tombouctou : la ville, peu à peu, est conquise par les membres de la « police islamique » (comme l’affirment leurs gilets pare-balles) : AK-47 brandies, les djihadistes font régner l’ordre en interdisant la musique et en ordonnant aux femmes de se voiler, de porter chaussettes et gants face au sable du désert. Pendant ce temps, un éleveur vit heureux dans les dunes voisines avec sa femme et sa fille. Mais il tue son voisin par accident, et se retrouve prisonnier des djihatistes. Timbuktu adopte une structure lente, desserrée, peu linéaire, où le rythme de l’intrigue générale est constamment brisée par des vignettes de vie quotidienne, quand les soldats patrouillent en ville pour maintenir leur loi, aussi violente qu’absurde. La première force du film est de nous les montrer terriblement ordinaires (notamment un excellent Abel Jafri). La deuxième est de nous frapper d’images et de situations parfois très puissantes : on n’est pas près d’oublier cette séquence de match de foot sans ballon (puisque le jeu est désormais interdit), ou cette scène atroce de lapidation d’un couple enterré jusqu’au coup. Mais le réalisateur Abderrahmane Sissako n’est pas un cinéaste manipulateur : au moment où la lapidation commence, il fait habilement le choix de couper dès l’impact des premières pierres, de faire une ellipse pour souligner l’horreur de l’événement. » Première, Sylvestre Picard

Abderrahmane Sissako

Abderrahmane Sissako est né le 13 octobre 1961 à Kiffa, en Mauritanie, et passe son enfance au Mali. À partir de 1983, il suit à Moscou les cours du célèbre VGIK, l’Institut fédéral d’État du cinéma, où il finalisera ses deux premiers courts métrages : Le jeu et Octobre qui sera présenté en 1993 dans la secction Un certain regard du Festival de Cannes. À partir d’une commande pour des fables de La Fontaine, il réalise Le chameau et les bâtons flottants en 1995 et enchaîne avec un court métrage de la série Africa Dreamings Sabriya - le carré de l’échiquier où deux hommes évoluent dans un café perdu dans un univers de sable. En 1998, dans le cadre de la collection « 2000 vu par ? » , il tourne La Vie sur Terre, où il interprète lui-même un cinéaste vivant en France et qui, à la veille de l’an 2000, part pour Sokolo, le village malien où vit son père. Un « retour au pays natal » dont la tessiture aigre-douce fait écho aux textes d’Aimé Césaire. En 2002, A. Sissako réalise en Mauritanie Heremakono - En attendant le bonheur qui aborde en une série de tableaux sensibles et signifiants l’exil et les rapports entre l’Afrique et l’Occident. Sélectionné dans nombre de festivals internationaux et notamment à Cannes où il obtient le prix de la critique internationale, le film reçoit également l’Étalon de Yennenga du Fespaco de Ouagadougou ainsi que le Grand Prix de la Biennale des cinémas arabes de Paris. En 2006, dans la maison de son père au Mali, il tourne Bamako, où il met en scène un procès des institutions internationales face aux injustices que subit l’Afrique. Sélectionné hors compétition au Festival de Cannes 2006. Il revient au cinéma en 2014 avec Timbuktu prix François Chalais et prix du jury œcuménique au Festival de Cannes.

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